
LES
TROIS CHATEAUX.
Chinon n'est pas
un château,
c'est une réunion de trois forteresses élevées à différentes époques
: un château central,, la partie la plus importante
et la plus ancienne, dite le château
du milieu,
qui occupe l'emplacement d'un castrum romain,
puis le château Saint-Georges, à peu près
disparu, forteresse avancée qui défendait
les approches au point faible de la place et couvrait
la tour de l'Horloge, entrée du château proprement dit, et à l'autre
extrémité, le château du Coudray,
réduit de la forteresse, aux fortes tours bien
conservées.
" Chinon, ville insigne ville noble, ville antique
voyre première du monde selon le jugement et
assertion des plus doctes Massorethz " dit Rabelais,
soufils. Première du monde, les étymologistes
Chinonais ambitieux le pensent qui font venir le nom
de Chinon de Caïno et donnent pour fondateur à la
ville Caïn, fils d'Adam. Sans remonter aussi haut,
il est très possible qu'il se trouvât
déjà aux temps celtiques, sous les grottes
et galeries habitées percées dans le
roc du coteau, une bourgade assise en cet endroit aux
bords de la Vienne, et il est certain, dans tous les
cas, que les Romains eurent une citadelle sur l'éminence
rocheuse et qu'une ville sortit alors des flancs du
coteau foré de caves-carrières. Du castrum
gallo-romain, il est resté d'ailleurs quelques
vestiges, découverts de nos jours, avec divers
objets ou médailles, quand on arrangea le plateau
du château en jardins.
Saint
Martin apporta le christianisme aux habitants de celle
ville gallo-romaine
et saint Mexme plus tard vint continuer l'évangélisation.
Les
Romains disputaient alors les débris de leur
Empire aux populations révoltées, aux différents
barbares qui s'en arrachaient les morceaux, aux Francs
ou aux Wisigoths établis dans les plaines centrales
de la Gaule. Chinon fut assiégé en 446
par le général romain AEgidius. Les populations
réfugiées dans la citadelle allaient être
forcées de se rendre par suite du manque d'eau,
les Romains ayant trouvé le moyen de tarir les
puits, mais saint Mexme, en prières au moment
fatal, rendit le courage aux assiégés en
leur annonçant un violent orage et des torrents
d'eaupour calmer
leur soif.
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